Editorial de Ghaleb BENCHEIKH,
Président de la CMRP – France
Les récentes violences urbaines qui ont secoué les quartiers dits sensibles sur le territoire de la République ne doivent pas donner lieu à une quelconque lecture de type ethnico religieux comme nous avons entendu certains faiseurs d’opinions le clamer à force d’arguments captieux.
L’impéritie d’une telle analyse a été mise en évidence par le dernier rapport des Renseignements Généraux qui établit clairement que c’est la lecture sociétale d’une révolte sociale qui s’impose. Auquel cas, c’est aussi une réponse d’ordre politique économique et social qui doit être appropriée – au double sens de convenablement adaptée et rendue propre – au drame intolérable des banlieues des grandes villes françaises.
Néanmoins, outre les dégradations des biens publics et privés répréhensibles et irrecevables et dont la condamnation ne souffre aucune réserve, ce sont les profanations des lieux de culte qui, par-dessus tout, nous ont, tout particulièrement, préoccupés. En effet, des églises ont été attaquées et des mosquées délibérément incendiées, tout comme précédemment des synagogues ont été les cibles de visées haineuses de voyous aventuriers inconséquents.
Aussi, le rôle, la vocation et la mission de la Conférence mondiale des religions pour la paix sont de dénoncer ces méfaits inacceptables, mais surtout d’annoncer que rien ne justifie que de nos jours on s’en prenne aux lieux de culte des citoyens croyants, tant en France que de par le monde. En dehors de tout discours imprécatoire qui ne règle rien et de tout discours incantatoire qui n’aide en rien à ce que nous appelons la pédagogie de la condamnation, la Conférence croit aussi à la vertu de l’implication responsable des « veilleurs dans la nuit » et des « guetteurs dans la ville » pour contrecarrer l’œuvre des provocateurs. Ceux-ci n’arriveront jamais à leurs fins tant que les vigies spirituelles dans notre pays auront à cœur la cohésion nationale. Nous ne voulons en aucun cas et d’aucune manière qu’elle soit ébréchée pour si peu que ce soit. C’est pour tout cela que la CMRP exhorte l’ensemble des hiérarques religieux à enseigner par des prêches injonctifs que le respect de la dignité humaine passe par l’instauration de l’équité et de la justice, certes, mais il passe aussi, dans un Etat démocratique et laïque, par le respect des convictions religieuses et la sanctuarisation des lieux de culte.
C’est de la paix civile qu’il s’agit. C’est de la paix, tout court. C’est l’objectif premier et fondamental de la CMRP.
Ghaleb BENCHEIKH