L’ORTHODOXIE

L’Orthodoxie est l’une des trois grandes Confessions chrétiennes qui constituent
aujourd’hui le Christianisme avec le Catholicisme romain et le Protestantisme. Poursuivant la Tradition de l’Église indivise (unité des chrétiens durant le premier millénaire) et apostolique, elle est une réalité mondiale (300 millions de fidèles dans le monde dont 600 000 en France).
Le terme « orthodoxie » (étymologiquement « l’opinion droite » ou « la juste glorification ») fait référence à la fois à croire correctement (le dogme) et glorifier correctement (le rite).
L’Orthodoxie n’est ni une philosophie, ni une idéologie, ni une doctrine abstraite, ni une institution. C’est une expérience réelle qui s’appuie sur la vie spirituelle. Le but de la vie spirituelle est l’acquisition des dons du Saint Esprit. La vie spirituelle comporte deux dimensions, la dimension intérieure, invisible, et la dimension liturgique : d’une part la glorification de Dieu au fond du cœur, par la transfiguration de tout l’être et de toute la vie, et d’autre part la glorification de Dieu par la célébration des mystères et l’actualisation du sacré dans le monde créé ainsi que la participation sacramentelle à la vie divine.
La vie spirituelle est la réalisation en nous de l’icône de la Sainte Trinité et la ressemblance au Christ (totalement Dieu et totalement Homme), toutes deux constituant l’union à Dieu, c’est-à-dire le salut de l’homme. Les Orthodoxes confessent le Dieu-Trinité, perfection de la diversité absolue (Dieu est en trois Personnes) dans l’unité absolue (Dieu est Un).
Dans sa vie intérieure, le chrétien orthodoxe travaille à la purification du cœur. D’une part il lutte contre les passions par la prière, invocation du nom du Christ qui, seul, peut le sauver. Ce travail spirituel et ascétique est librement réalisé car Dieu par amour a créé l’être humain libre et peut tout sauf contraindre celui-ci à l’aimer. D’autre part le chrétien orthodoxe agit pour purifier ses actions, ses réactions et ses relations avec les autres par la pénitence (métanoïa) qui est retour à l’optique de Dieu.
Pour l’Orthodoxie, l’aspect liturgique, second aspect de la vie spirituelle, joue un rôle essentiel car il a sa source et son centre dans les mystères (les sacrements) qui sont le lieu où Dieu fait don de cette union à lui-même sacramentellement. La vie liturgique se révèle une recherche de beauté spirituelle par tous les moyens matériels (architecture des églises, chants, offices chorégraphiés avec solennité, encens,…) dont peut disposer l’être humain.
D’où l’importance notamment des icônes, objets liturgiques par excellence, qui sont témoins de la beauté invisible, présence sur terre de cette beauté. Les icônes représentent (rendent présents) le Christ, la Mère de Dieu et les Saints, ceux qui ont réalisé la déification, la ressemblance à Dieu.
La vie spirituelle concerne tout être humain qu’il soit laïc ou moine, prêtre ou évêque.
Les moniales ou les moines répondent à leur vocation, à un appel pour se consacrer
entièrement à Dieu pour leur salut et celui du monde afin d’acquérir la ressemblance à Dieu par l’ouverture aux autres, la participation aux énergies divines et la communion eucharistique. On distingue trois formes principales de vie monastique avec une variété infinie: la vie cénobitique, la vie érémitique et la vie de skit (intermédiaire entre les deux précédentes).
L’Orthodoxie constitue un tout indivisible transmis depuis l’origine dans tous les domaines de la foi : tradition liturgique, tradition dogmatique, canonique et théologique, tradition spirituelle, ascétique (notamment celles des Pères) et éthique. Tous ces domaines sont communs aux 15 Églises locales autocéphales (« qui ont leur propre tête » avec un synode collégial d’évêques dont l’autorité suprême revient au concile) qui constituent toutes ensemble (conciliarité) la seule et unique Église orthodoxe. L’Église est la vie nouvelle avec et dans le Christ, mue par le Saint Esprit. Ce qui distingue ces 15 Églises orthodoxes est d’ordre disciplinaire ou relève d’usage locaux, liés aux différences de climats, de cultures et d’évolutions historiques.
Les Églises orthodoxes participent au dialogue interreligieux, à la Conférence Mondiale des Religions pour la Paix depuis sa fondation en 1970. Ouverture à l’autre, travail pour la Paix, dialogue fondé sur une véritable écoute et un respect mutuel , connaissance de soi, recherche de la justice pour les autres, destruction des murs d’orgueil, d’autosatisfaction, de peur et d’insécurité, vérité et bonté perçues chez le voisin, éducation des personnes dans un esprit de paix et de discernement, élimination de la méfiance et de l’inimitié, accepter les différences, le but et le sens de toute relation interreligieuse se trouvent dans cette perspective. Pour nous, orthodoxes (et plus largement pour tous les chrétiens), cela correspond à l’esprit de l’Evangile que recherche celui qui pratique la rencontre avec d’autres croyants d’autres religions ou des non-croyants, en vue de la Paix.
Photo : Skit du Saint Esprit, 7 Av. des Bruyères
Le Mesnil-Saint-Denis, Île-de-France