6 novembre: Fête de l’icône de la Mère de Dieu « Joie de tous les affligés »

Cette sainte icône, qui se trouvait à Moscou dans l’église paroissiale de la Transfiguration, fut glorifiée en 1688 à la suite de la guérison miraculeuse de la sœur du patriarche Joachim, Euphémie, qu’elle obtint le 24 octobre/6 novembre de cette année-là. Vers 1720, l’empereur Pierre Ier fit porter l’icône de Moscou à sa nouvelle capitale Saint-Pétersbourg, où elle fut vénérée dans la chapelle privée de la famille impériale. La Mère de Dieu se tient debout, surmontée du Christ dans la gloire. A ses pieds de part et d’autre, accourent ceux qui prient et ceux qui viennent à elle pour être aidés et guéris. La Mère de Dieu peut tenir dans les mains un phylactère déployé qui porte le message suivant :
« O Fils très miséricordieux, tourne ton regard vers ta Mère et écoute la prière de tes serviteurs. »
Les groupes de nécessiteux qui accourent vers la Mère de Dieu portent souvent des phylactères où figurent les suppliques suivantes :
- « Habille ceux qui sont nus » ;
- « Vierge, Mère de Dieu, espérance et consolation des malades » ;
- « Souveraine, guérison des malades et salut de tous » ;
- « Donne la nourriture aux affamés » ;
- « Voyage avec nous qui sommes en voyage » ;
- « Refuge sûr des navigateurs » ;
- « Souveraine consolation des pèlerins » ;
- « Regarde-nous avec Tes yeux miséricordieux, ô Souveraine, joie des affligés, avocate des délaissés » ;
- « Change notre affliction en joie, parce que nous sommes malheureux ».
2) 13 novembre/26 novembre selon le Calendrier Julien: Fête de Saint Jean Chrysostome

Saint Jean Chrysostome est un des Pères de l’Eglise. Né à Antioche au IVe siècle, cet évêque de Constantinople était considéré comme le plus grand prédicateur de son temps. Ses homélies sont encore d’une forte actualité. Tout en étant très concret dans ses conseils de vie pour les fidèles et les prêtres, il avait une grande liberté de parole notamment auprès des gouvernants et des puissants. St Jean était tellement écouté qu’il était surnommé « Chrysostome » c’est-à-dire « bouche d’Or » en grec. La liturgie de saint Jean Chrysostome est la principale liturgie des chrétiens orthodoxes qui la célèbre depuis le IVème siècle.
3) 15 novembre / 28 novembre selon Calendrier Julien: Début du Carême orthodoxe de la Nativité (appelé Avent en Occident) qui dure quarante jours.
Les Saints Pères appelaient le Carême la source de l’âme, cette période où nous sommes particulièrement attentifs à notre âme, à la vie intérieure. la veille – le 14/27 novembre- est célébré le jour du souvenir du saint apôtre Philippe, l’un des disciples du Christ. C’est ce jour-là qu’a lieu le jeûne. C’est pourquoi on appelle le jeûne de la Nativité : le jeûne de Philippe.
Ce 28 novembre (Calendrier Julien), l’église fête Saint Païssy Velitchkovsky (1722-1794), novateur de la vie hésychaste dans l’Orthodoxie.

Au XVIIIe siècle, la tradition hésychaste a connu une période de crise : en Russie, Pierre le Grand et Catherine II ont imposé de sévères restrictions au monachisme, et au Mont Athos, soumis aux Ottomans, la vie spirituelle avait connu une telle déchéance que les moines ne connaissaient plus les écrits anciens concernant l’hésychasme et la pratique de la prière de Jésus. Il a fallu qu’un jeune homme s’y rende, embrasé par la nostalgie d’une vie spirituelle profonde, pour que l’intérêt pour les écrits hésychastes, cachés dans les grandes bibliothèques des monastères, soit rallumé. Ce jeune homme n’était autre que l’humble novice Platon Velitchkovski, né à Poltava, dans une famille de prêtres avec 12 enfants. Celui-ci, après avoir fait ses études à l’Académie de Kiev, est parti en 1742, vers les Principautés Roumaines, à la recherche d’un père spirituel avancé, qu’il a trouvé. Quatre ans plus tard, il partit au Mont Athos, où il sera tonsuré comme moine avec le nom de Païssy , par son père spirituel Basile lui-même. À l’Athos, Païssy s’est intéressé aux écrits hésychastes, qu’il a commencé à étudier, à corriger ou à traduire en slavon et en roumain, avec les moines de nationalités diverses réunis autour de lui puis en Moldavie dans les monastères de Dragomirna et de Neamț qui comptera autour de lui plus d’un millier de moines. Il fut l’artisan de la traduction de la Philocalie (« amour de la beauté ») a été traduite en slavon et publiée en 1793, à Saint-Petersbourg, sous le titre de « Dobrotolioibié », suivie bientôt par une traduction en russe. Saint Païssy s’est avéré être un grand novateur du monachisme, sur ses bases traditionnelles, introduisant dans la vie de la communauté l’esprit hésychaste, à savoir la garde de l’esprit contre les mauvaises pensées, l’hésychia (paix intérieure) et la prière incessante. Dans ses propres écrits, « Les voies de la vie monastique » et « Six chapitres sur la prière du cœur », Païssy fait l’apologie de la vie dans la tranquillité et la prière de Jésus. En Russie, l’esprit païssien a pénétré la majorité des monastères, dont le plus célèbre est celui d’Optino, avec ses grands starets. Dans le même esprit païssien s’est formé aussi Saint Séraphin de Sarov, tout comme l’auteur du célèbre récit Le pèlerin russe.