Newslaitue de ASSO EPHATA QUIMPER
» Il n’y a qu’une seule vie
et elle est sans fin. «
Christian BOBIN
Blaise Pascal, maître en réalisme, maître en émerveillement, maître en humilité, maître en solitude. » Ainsi nous ne vivons jamais, mais nous espérons de vivre, et nous disposant toujours à être heureux, il est inévitable que nous ne le soyons jamais. « . Pascal, tout le charme de l’alchimie créatrice, de l’intermédiaire entre le rien et le tout, entre le chaos et l’ordonnancement. Il y a entre ses mots, entre ses lignes (cf les Pensées) toutes les promesses, tout l’espoir d’une perfection. Camarade d’incertitude et d’enthousiasme, qui reconnaît n’avoir pas lu tous les livres dont il parle, qui avoue son effroi face aux » espaces infinis » et sa fascination devant la perfection d’une fourmi ! L’homme qui doute, qui cherche et qui n’oublie jamais de s’émerveiller. » Entre nous et l’enfer ou le ciel, il n’y a que la vie entre les deux qui est la chose du monde la plus fragile. » Philosophe aventurier de la pensée, qui invente des questions plutôt que des réponses, des hypothèses plutôt que des vérités. » Joie, joie, joie. Pleurs de joie… « . Il nous parle de notre époque et de nos propres contradictions, des insuffisances des clercs et de la vacuité de nos divertissements. Et de notre inconsolable solitude…. Il est mort à 39 ans.
Abbaye de Saint-Jacut-de-la-Mer (22), second festival de l’écologie, où nous étions avec des amis mi-octobre, dont le thème est « Faut-il être radical pour sauver la planète ? ». J’ai mon avis sur la question. Et vous ? Pour l’universitaire suédois Andreas Malm, nouvelle coqueluche des écologistes radicaux, y’a pas photo ! Docteur et maître de conf’ en écologie humaine, il est reconnu dans le monde universitaire pour ses idées. L’essayiste altermondialiste canadienne Naomi Klein le tient même pour » un des penseurs les plus originaux » sur le dérèglement climatique. Dans Fossil Capital, Malm explique le changement climatique comme un problème historique propre au capitalisme industriel. Système économique fondé sur l’exploitation des ressources et des travailleurs. Thèse partagée par nombre d’intellectuels d’aujourd’hui.
Son dernier livre, Comment saboter un pipeline, a été vendu pour l’instant à plus de 10 000 exemplaires rien qu’en France. Il était à Sainte-Soline, enchaînant les interviews à des médias engagés. L’universitaire légitime en effet le sabotage d’installations nécessaires à la production d’énergies fossiles. Mais il convient de bien comprendre ses idées. Son combat contre l’énergie fossile est celui d’un homme mûr, qui estime que l’enjeu climatique est primordial. Même la cause anticapitaliste passe au second plan. La violence qu’il est censé prôner se veut « rationnelle ». Le marxiste humaniste qu’il est justifie cette pratique quand elle a un rapport direct et évident avec la cause défendue. Pour lui, le sabotage doit infliger un » coût matériel au capital fossile « , en visant par une action précise et ciblée les infrastructures en construction, par exemple. Son argumentation se veut empirique, non fondée sur la colère ni sur l’anarchisme, idéologie à laquelle il s’oppose.
Pragmatique, il est prêt à accepter l’énergie nucléaire existante comme une moins mauvaise option. En attendant l’action de l’Etat, c’est aux citoyens d’agir, même avec le sabotage. Il se réfère ainsi aux actions de l’ANC en Afrique du Sud, à certaines actions de Malcom X et au mouvement » non violent » indien de Gandhi. Il met aussi en avant des actions de sabotage menées par des chrétiens au nom de leur foi dans la lutte contre les armes nucléaires. Tels les Plowshares, mouvement pacifiste chrétien, ou encore le mouvement Catholic Worker fondé par Dorothy Day, militante » anar » chrétienne. Malm est lui-même issu d’une famille de protestants évangéliques charismatiques. C’est dans nos pays riches que l’on consomme le plus ! » Tous les dérèglements sont la conséquence d’un système d’organisation de la production et de la consommation propre au capitalisme. » abonde Gaultier Bès, normalien et essayiste catholique engagé dans le combat écologiste. Il rappelle que le Catéchisme de l’Eglise catholique » pousse assez loin le principe de désobéissance civile » et envisage même les situations où » la résistance à l’oppression du pouvoir politique » peut légitimement recourir aux armes (§ 2243).
Houps ! Ça sent la révolution écolo, camarades !
La première rabbine orthodoxe de France, Myriam Ackermann-Sommer, a été ordonnée. Elle a 26 ans. Elle prône à la fois le respect de la loi juive, la halakha, et un accès direct aux textes religieux pour les femmes, et l’inclusion des personnes LGBTQIA+. La femme est l’avenir de l’homme…. Idem pour Mathilde Hallot-Charmasson, 33 ans, productrice du podcast chrétien féministe » Des femmes et un Dieu « . Supers nanas ! Une autre ? La cofondatrice du mouvement féministe ukrainien FEMEN, Oksana Chatchko, décédée à 31 ans, était une artiste habitée par l’iconographie orthodoxe, désacralisant la représentation divine pour mieux l’honorer. Elle a peint de nombreuses icônes dans son atelier à Kiev, exposées à Paris en 2016. En permanence à la recherche d’une transcendance. Le blasphème n’empêchait pas chez elle la fascination. Cette artiste aux velléités de théologienne préparait un essai sur la personne de Jésus, en se penchant sur la pensée politique et révolutionnaire du Christ. Encore une super nana !
La liberté d’expression n’est jamais « tendance ». Là est sa grandeur. C’est plutôt un sport de combat. Un sport solitaire.
Avant de se précipiter vers une « aide active à mourir », on serait en droit de souhaiter pour toute personne une aide active à vivre !…
En ces temps de narcissisme extrême, il est sans doute aussi difficile de se trouver « aimable » que de maintenir une relation stable avec un être aimé. L’expérience que nous en avons montre que l’amour est une dynamique (et une dynamite !). Dynamique vertueuse car il en va de l’amour comme de la vie. Plus il se manifeste, plus il sort renforcé des liens qu’il tisse. Sans doute est-ce là un signe de la maturité de nos sociétés et la meilleure des façons de reprendre le collier….
Il y a plus de 100 milliards de galaxies dans l’Univers visible. Cela signifie qu’il pourrait y avoir là-haut 100 trillions d’étoiles avec des planètes. La vie devrait être vraiment très rare s’il s’avérait qu’en réalité nous sommes tout seuls. Questions pour un champion : dans l’hypothèse d’une vie extraterrestre, le Christ sauvera-t-il aussi les extraterrestres ? Faudrait-il imaginer une incarnation de Dieu sur une autre planète ? Et qu’entend-on par vie intelligente ? Est-ce que d’autres intelligences, non reliées à des êtres humains terrestres, pourraient néanmoins avoir une âme ? Auraient-elles aussi besoin de rédemption ? Car la Bible exprime clairement que Dieu est le Dieu et Créateur de tout l’Univers, pas seulement celui de la Terre. Il est dit également que Dieu est hors de l’Univers, au-delà de l’espace et du temps. Dès les premiers mots du livre de la Genèse, » au commencement « , Dieu manifeste qu’il est déjà là ! Il n’y a rien dans les Saintes Ecritures qui confirme ou qui infirme la possibilité d’une vie intelligente ailleurs dans l’Univers. En fait, nous n’en savons rien !
Nous sommes donc libres de spéculer sur le sujet.Gast, quelles questions mes amis !
« Le véritable voyage ce n’est pas de parcourir le désert ou de franchir de grandes distances sous-marines,
c’est de parvenir en un point exceptionnel où la saveur de l’instant baigne tous les contours de la vie intérieure. »
Saint-Exupéry
Livres et vous…
« La vie dessaisie » Foucauld Giuliani, cofondateur du Dorothy Café (analyse les traits d’une époque, la nôtre, dominée par la peur. Appelle à faire l’expérience renversante de l’abandon. Un vrai petit bijou !)
« Pourquoi la méditation ne suffit pas » Bernard Minvielle (parfois réduite à de la « relaxation mentale » conduisant au repli sur soi, alors que la vie spirituelle s’épanouit dans une relation avec un autre…)
« Les origines. Pourquoi devient-on qui l’on est ? » Gérald Bronner (Qui suis-je ? D’où viens-je ?…)
« Soi-même comme un autre » Paul Ricoeur (ouvrage phare de son œuvre)
« Une nuit particulière » Grégoire Delacourt (une rencontre émouvante… l’amour absolu… un voyage au bout de la vie…)
Sites
https://www.youtube.com/@Voyages_en_recits/videos?view=0&sort=dd&shelf_id=0
www.hvli.org (leadership vertueux…)
www.happyend.life (souhaite « libérer la parole » sur le thème de la mort et du deuil)
Musiques
« Double skyline » Olivier Hutman / Lamine Cissokho (duo kora-piano. Musique charpentée, lumineuse, ouverte à chacun. Le manoir de nos rêves…)
« Secret Garden » François-Frédéric Guy (Chopin au piano. L’agencement, la clarté du discours et la justesse d’exécution ne manquent pas d’émouvoir)
« Poetic Tone Pictures. Antonin Dvorak » Leif Ove Andsnes (on a l’impression de tourner les pages d’un beau livre d’images, colorées avec goût, délicatesse et énergie par un interprète qui se comporte autant en orfèvre qu’en conteur.)
« Song of soil » Masahiko Togashi, Don Cherry, Charlie Hadden (intense balade méditative, si aérée qu’elle en devient cosmique !)
« Healing Rituals » Naïssam Jalal (rend hommage aux astres et aux éléments)
» Tu connaîtras la justesse de ton chemin
à ce qu’il t’aura rendu heureux. »
Aristote
» Le fric, c’est chic ! « , vous connaissez cette chanson. Oui, mais l’argent, ça pue (trop) souvent. Et ça tue parfois. La vraie richesse, c’est celle du respect des uns envers les autres, avec nos différences ; du travail bien fait quel qu’il soit parce que cela nous rend heureux ; et surtout, surtout, du partage avec les gens, la convivialité, la bonne humeur, la rigolade, la légèreté.
» Il existe deux sortes d’individus : ceux qui ont des meubles, et ceux qui ont des valises. » nous dit Albert Londres. Vous vous situez où, vous ?
» La famille, même quand il y a de l’amour, est un lieu hautement pathogène, où ce qu’on vous lègue est une espèce de destin écrasant auquel vous ne pouvez pas échapper et qu’on vous demande de supporter en silence. » nous avertit la lucide Camille Laurens en écrivant Inventer le désir.
Un peu d’humour dans ce monde de brutes, glané dans mon quotidien :
» Le GPS, c’est la seule voix féminine qui me dit ce que je dois faire. » ;
» L’actualité est tellement déprimante que j’écoute en boucle Barbara. Ça remonte le moral. C’est dire l’ambiance ! » ;
» Comme la météo varie tout le temps cet été, je me fais des raclettes au melon. » ;
» Je dois monter un meuble Ikéa, je vous souhaite une bonne journée, une bonne semaine et une belle fin d’année. » ;
» Vous vous souvenez qu’à une époque, on se signait nos propres autorisations pour pouvoir sortir vingt minutes le chien autour du pâté de maison ? Ahahah, on savait se marrer quand même. »
Trois mantras qui nous aident à devenir « riches », à faire en sorte que notre vie soit (presque) comme un long fleuve tranquille : Merci… Pardon… Je t’aime.
Si l’on vous taxe parfois d’introverti.e, vous pouvez répondre comme la chanteuse Björk : » Introvertie ne signifie pas asociale, au contraire, juste inapte à toute forme de relation superficielle. » Et paf !
La découverte de la littérature et de la poésie m’a permis de rester en vie face à l’absurdité du monde. En cela, c’est une forme de salut. Et pour vous ?
Peut-on pardonner à quelqu’un qui est déjà mort ?
Pourquoi l’injustice, le mal ? Que fait Dieu ? Quelle est ma liberté ? Peut-on vivre sans croire ?
La citoyenneté démocratique n’est-elle pas le produit d’une croyance ?
Pourquoi sommes – nous aussi sérieux ?
Si nous sommes toutes et tous plus ou moins blessés et vulnérables, n’est-ce pas pour nous ouvrir à l’autre ?
Je vous le demande.
Les choses de l’Esprit ne font jamais de bruit. C’est en devenant humain que l’on devient divin, non par le transhumanisme ou la réalité augmentée !
On a besoin des poètes pour ébranler la muraille de nos certitudes. Sommes – nous des moutons ?
L’étonnement, les découvertes, les premières fois, le jeu et l’imagination sont à cultiver tout au long de notre vie… si nous voulons rester vivants jusqu’au bout.
Que serais-je sans toi ?…
Belle entrée dans l’automne à chacun.e,
Jacques