Réunion des responsables religieux irakiens, en décembre 2006
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Les 5 et 6 décembre 2006, la Conférence mondiale des Religions pour la Paix a réuni à Oslo dix responsables irakiens de haut niveau sunnites, chiites et chrétiens pour soutenir leur engagement à l’égard des violences inter-sectaires qui s’intensifient. Dans leur Déclaration d’Oslo, les participants ont notamment dit : « Nous nous sommes réunis à Oslo pour aboutir à la réconciliation nationale et au consensus en Irak, pour arrêter les principes de la justice et de la fraternité, et pour procurer à tous les Irakiens la sécurité et la stabilité. »
Conferring in Oslo are, from left, Seyed Salih Al-Haidari, Bishop Emeritus Gunnar Stålsett, and Dr. Sheikh Ahmed Al-Samaraie.
La réunion était convoquée par le Conseil européen de Responsables religieux (ECRL), organisme affilié à la Conférence mondiale, en liaison avec le Conseil mondial de celle-ci. Les responsables irakiens ont vivement apprécié l’accueil de l’ECRL, présidé avec talent par l’évêque Gunnar Stalsett. L’utilité de construire des partenariats à travers les frontières au niveau national, régional et mondial s’est révélée à l’évidence. Le gouvernement norvégien a fourni une contribution bienvenue, financièrement et sous d’autres formes.
Tandis que le dialogue d’Oslo avait lieu, une commission bi-partisane américaine, le Groupe d’études sur l’Irak, a déploré la “situation grave et s’aggravant” qui règne en Irak, et elle s’est prononcée pour une nouvelle offensive diplomatique bénéficiant d’un plus grand soutien régional et international. Mais au moment où la violence continue de détruire toute espèce de normalité dans la vie quotidienne des Irakiens, la coopération interreligieuse est de plus en plus nécessaire et urgente.
L’emploi de la force militaire et les efforts diplomatiques ne sont pas les seuls moyens de mettre un terme à ce conflit. Les responsables religieux et les communautés qu’ils représentent ont aussi un rôle à jouer pour la cessation de la violence et la construction de la paix.
Dans leur Déclaration d’Oslo, les responsables religieux se sont dits « fermement opposés à toute personne ou à tout groupe qui s’emploie à répandre la discorde et l’extrémisme, religieux, sectaire ou autre. » Ils ont rejeté fermement aussi « le fait d’étiqueter des gens comme “infidèles” et de s’en servir comme prétexte pour les tuer ou s’en prendre à eux de toute autre manière ou pour attaquer leurs lieux saints, nous engageant à faire face ensemble à ces actions criminelles.
Les participants irakiens ont également identifié les tâches concrètes incombant aux responsables religieux pour faire avancer le processus de paix. Ils ont inclus parmi celles-ci « demander à la communauté internationale et au Conseil de Sécurité des Nations Unies d’aider à sauvegarder l’unité, l’indépendance et la souveraineté de l’Irak » et « prier le gouvernement irakien de créer une armée irakienne équilibrée ». Ils ont invité la communauté internationale à « soutenir les efforts du gouvernement irakien pour rétablir la pleine souveraineté du pays et la protection de ses citoyens ».
La Conférence mondiale avait réuni les responsables religieux de l’Irak à Amman en mai 2003, un mois seulement après la chute de Bagdad. A cette occasion, ils s’étaient prononcés pour la création d’une section irakienne de “Religions pour la Paix”. La réunion d’Oslo était leur neuvième rencontre. En 2006, ils se sont aussi rassemblés en mars à Londres et en août à Kyoto lors de la huitième assemblée mondiale de la Conférence mondiale. En liaison avec celle-ci, ils se sont également engagés dans des actions d’aide humanitaire en coopération.
Nos courageux collègues irakiens ont trouvé — en dépit des pressions énormes et grandissantes résultant de la violence — la force et la volonté de collaborer. Et nous sommes résolus à travailler avec eux. En partageant nos repas à la même table à Oslo, nous avons échangé notre accueil tout simple de la paix à laquelle tous les Irakiens ordinaires aspirent.
Meilleures salutations,
William F. Vendley,
secrétaire général