Sant’ Egidio : un compte-rendu de la rencontre de Lyon

Sant’Egidio


La communauté Sant’Egidio vient de tenir pour la première fois sa (19ème) réunion annuelle internationale pour la paix, en France. Elle l’a fait à Lyon, antique capitale des Gaules connue pour ses martyrs, pour ce qu’elle a apporté aux Pères de l’Eglise, les conciles qui s’y sont tenus… Peut-être la communauté s’est-elle souvenue que Saint-Gilles, dont elle porte le nom, vécut à Arles et se retira dans le Languedoc -avant de devenir l’ami reconnu des biches ?.. Cette rencontre importante s’est déroulée en présence de chefs d’Etat (le président du Mozambique et Mario Soares), de chefs d’Eglises (l’archevêque de Canterbury, primat de la communion anglicane, le président du Conseil méthodiste mondial, le catholicos patriarche de tous les Arméniens), de prix Nobel, de ministres en exercice, de nombreuses personnalités et d’un grand nombre de responsables religieux menés par six cardinaux, le recteur d’Al-Azhar, les grands rabbins d’Israël et de France, des ayatollahs, des imams, des bonzes, etc. La C.M.R.P. était présente à travers l’un ou l’autre de ses présidents internationaux, un groupe d’administrateurs de sa section française, plusieurs adhérents et de nombreux sympathisants.

Ouvert par une séance inaugurale consacrée au <« Courage d’un humanisme de paix »(1), le programme était riche et varié, avec des forums et tables rondes prolongées le soir par des rencontres tenues en de multiples lieux de la ville et des environs. Les thèmes abordés portaient sur les religions et le dialogue, les enfants, les cultures d’Orient et d’Occident, l’esprit d’Assise, les 60 ans d’Auschwitz et d’Hiroshima, la prière, la liberté de conscience, l’économie et la solidarité, l’Afrique, le Liban, etc. Une grande exposition de dessins d’enfants sur le thème de la paix, rappelait aux délégués l’une des plus importantes justifications de leur présence à ce colloque. Les temps libres permirent à beaucoup de prendre ou développer de fructueux contacts.

La soirée finale fut préparée par des temps de prières où chaque grande tradition religieuse regroupait l’ensemble des siens, presque tous séparés historiquement en branches opposées les unes aux autres mais se retrouvant ce soir-là dans l’harmonie de leurs origines et la joie du partage. En procession, tous se réunirent ensuite au théâtre antique de Fourvière pour des engagements et la signature d’un appel de paix confié à des enfants, ponctués de témoignages venant entre autres d’Andrea Riccardi, Jean Vanier, sœur Emmanuelle, du frère Aloïs, de rescapés du camp d’extermination d’Auschwitz ou du bombardement d’Hiroshima. Dans la nuit tombante, des lumières furent allumées avant que ne commence une fête ! Les cœurs étaient prêts pour repartir et donner, par un travail incessant partagé entre tous à chaque instant, vie et crédibilité au cri « Plus jamais la guerre ! ».

Norbert DUCROT

Site web de Sant’Egidio : www.santegidio.org/fr.

(1) pour l’UNESCO, cet humanisme passe par le dialogue institutionnel, «impératif fondamental qui doit reposer sur l’unité de l’humanité et sur des valeurs communes, sur la reconnaissance de sa diversité culturelle et l’égale dignité de chaque civilisation et de chaque culture » (déclaration de la Conférence générale lors de sa 31ème session, citée le 4 octobre 2005 par le directeur général, M. Matsuura).

Lien Permanent pour cet article : https://www.religionspourlapaix.org/2005/12/22/sant-egidio-un-compte-rendu-de-la-rencontre-de-lyon/