Iran mardi 18 août: Procès des sept baha’is accusés d’espionnage.

Communiqué des bahá’ís de France – 13 août 2009

Iran

Les sept bahá’ís accusés d’espionnage jugés mardi, leur avocat incarcéré

Sept bahá’ís, détenus depuis plus d’un an à la section 209 de la prison d’Evine de Téhéran, qui encourent la peine de mort, doivent être jugés mardi prochain. Pourtant, au mépris des règles juridiques, leurs avocats ne pourront pas les défendre : Me Abdolfattah Soltani, du Centre des droits de l’Homme de Téhéran (fermé par les autorités en décembre dernier), est lui même incarcéré depuis le 16 juin, et Me Shirin Ebadi, prix Nobel de la Paix, n’est pas rentrée en Iran depuis le début des troubles.

Semblant ignorer l’incarcération de Me Soltani, les autorités judiciaires iraniennes lui ont adressé un courrier lui demandant de se présenter au procès de ses clients le 18 août à 9 heures.

Les accusés sont cinq hommes et deux femmes, âgés de 37 à 76 ans. On les appelle les «Yaran», les «amis» : ils étaient les administrateurs de la communauté bahá’íe d’Iran, un groupe ad hoc constitué en l’absence de structures élues, dissoutes par le régime après la Révolution de 1979.

Les journaux officiels iraniens indiquent que les «Yaran» sont accusés d’«espionnage pour Israël, offense au caractère sacré de la religion, et propagande contre la République islamique». Les familles ont été oralement averties d’une charge supplémentaire : «propagation de la corruption sur terre» («Mofsed fel arz»). Ces charges, bien entendu infondées, sont passibles de la peine de mort. Me Shirin Ebadi, qui avait accepté de défendre les sept accusés malgré les menaces et les intimidations, n’a jamais pu les rencontrer.

Pour Amnesty International, qui a lancé une action urgente en leur faveur, les sept «Yaran», ainsi que leur avocat, sont des «prisonniers de conscience».

Une trentaine de bahá’ís sont aujourd’hui détenus en Iran, tous en raison de leurs seules convictions. Depuis trente ans, ils sont considérés comme des«infidèles non protégés». Cette minorité religieuse -la première du pays, si on excepte les musulmans sunnites- est qualifiée d’ «organisation illégale», et les journaux officiels la nomment le plus souvent «la perverse secte bahá’íe».

Les bahá’ís, déjà persécutés à des degrés divers sous le précédent régime, vivent en sous-citoyens dans leur pays depuis l’avènement de la République islamique en 1979. Ils sont privés d’études supérieures, et d’accès à la fonction publique. Il suffit d’être bahá’í pour voir ses biens confisqués, être privé de retraite, interdit de prêt bancaire, ou licencié. A l’école on encourage les enseignants à humilier en public les enfants bahá’ís. Des centaines de cimetières bahá’ís ont été profanés et rasés. Les citoyens qui s’attaquent aux bahá’ís ne sont pas inquiétés.

Plus de 200 bahá’ís, dont deux mineurs, ont été exécutés par le régime depuis 1979.

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