Femmes de Foi – Assemblée mondiale de Kyoto.

FEMMES DE FOI : Agir pour faire face à la violence et promouvoir une sécurité partagée

Dernière nouvelle : naissance officielle du réseau Femmes de Foi pour la Paix en Europe , faisant partie de la CMRP EUROPE ; Le 17/05/2007 à Rome.
La coordinatrice de ce réseau est Ravinder Nijjar, Sikh , la co-coordinatrice est Yolande Ilano, Catholique. Ce réseau est dirigé par un comité de 10 femmes représentant les religions et les régions européennes et 5 femmes comme conseillères et représentante auprès des institutions internationales et européennes.

Religions pour la Paix – Huitième assemblée mondiale – Kyoto, 24-25 août 2006

Les femmes de foi donnent force et espérance quand tout paraît sans espoir.

Se laissant conduire par le respect des différences de religion et par la foi au pouvoir qu’ont les femmes d’enrichir la coopération pluri-religieuse, Religions pour la Paix incite les femmes de foi à collaborer sur des thèmes qui les touchent profondément et qu’elles partagent largement. Des femmes de foi venant de dix traditions religieuses différentes et de soixante-cinq pays d’Afrique, d’Amérique Nord et des Antilles, d’Amérique latine, d’Asie et du Pacifique, et d’Europe se sont rassemblées pour l’assemblée des femmes tenue à Kyoto du 24 au 25 août 2006.

Le principal objectif de la rencontre était de réfléchir, de discuter et de s’engager à faire face à la violence et de faire progresser la sécurité partagée en suivant le thème de l’assemblée : « Des femmes de foi rassemblées en vue de l’action ». Nous avons d’abord entendu un appel passionné de hauts responsables religieux demandant à chacune de nous de « trouver notre voix ».

Les femmes de foi ont joué un rôle important dans Religions pour la Paix depuis sa création en 1970. Revenant au Japon, lieu de la première assemblée mondiale de Religions pour la Paix, c’était l’occasion de reconnaître la contribution multiple et irremplaçable des femmes dans la construction de la paix, la transformation des conflits et la promotion du développement durable.

La réunion a été une occasion cruciale de parler pour partager des expériences et revoir de façon critique ce qui peut être fait pour changer la situation des femmes en engageant des femmes de foi à l’action. Au cours des discussions, la force inhérente et la créativité des femmes se sont dégagées à partir de contextes et d’arrière-plans divers.

Toutes ensembles :
– Nous avons partagé nos expériences de terrain, là où les femmes sont affectées directement par l’impact brutal et dévastateur des conflits armés, du SIDA, de la misère qui déshumanise, des injustices économiques et de la paupérisation.
– Nous avons constaté que la marginalisation des femmes dans les communautés de foi et dans les institutions religieuses est un souci majeur et un défi pour la promotion de la sécurité partagée.
– Nous avons formulé une condamnation vigoureuse de toutes les formes de violations des droits humains commises contre les femmes en temps de conflit comme en temps de paix.
– Nous avons dénoncé l’escalade des violences de toutes sortes (mentales, physiques et psychologiques) dont les femmes sont victimes.

Nous réaffirmons :
– que les femmes sont souvent en première ligne pour travailler à la construction de la paix et pour servir d’activistes et d’intermédiaires pour la réconciliation dans des circonstances très difficiles.
– qu’elles enregistrent les réalités humaines avec sensibilité, particulièrement en temps de violence et de conflits.
– qu’elles disposent d’expériences et de ressources qui, une fois mobilisées, peuvent fortifier notre action à la base pour accroître le pouvoir des femmes.

Nous reconnaissons :
– que les réseaux pluri-religieux donnent aux femmes de foi une occasion sans égale d’identifier leurs sujets de préoccupation et leurs domaines d’influence.

Notre appel à l’action se fonde sur notre engagement collectif et sur les responsabilités que nous partageons.

Les actions en collaboration qui ont été clairement définies à l’assemblée des femmes sont les suivantes :
– Inviter Religions pour la Paix à s’engager à continuer d’agir pour donner une plus grande place aux femmes et pour respecter leurs droits humains dans sa propre organisation et dans ses partenariats aux niveaux mondial, régional, national et local.
– Inviter les femmes de foi, les responsables religieux et leurs communautés, les agences des Nations unies, la société civile et tous les gens de bonne volonté à reconnaître la place centrale des femmes croyantes et à inclure dans leurs programmes de paix et de stabilité les perspectives et les préoccupations relatives à la situation de femmes.
– Veiller à l’existence du dialogue, des échanges d’expériences, de l’édification de la confiance, et fournir des occasions concrètes de renforcer les actions émanant des communautés de base en vue de construire la paix et de promouvoir le développement.
– Demander que les structures et les programmes des religions donnent une plus grande place à la question de la situation des femmes et à l’accroissement de leurs capacités, et que des ressources spirituelles, théologiques, religieuses, médiatiques et financières soient mobilisées en vue d’assurer la mise en œuvre des programmes des femmes.
– Centraliser la documentation et diffuser les informations sur les meilleures pratiques des femmes de foi et sur les services qu’elles rendent.
– Reconsacrer notre temps, nos talents et nos ressources à nous éduquer nous­mêmes et à éduquer nos communautés au sujet de la construction de la paix, de la transformation des conflits et du développement durable.
– Réclamer un accroissement de la participation des femmes à la prise de décision à tous les niveaux et dans toutes les structures conformément aux accords internationaux existants, aux droits de 1’homme et aux objectifs de développement du millénaire ; plaider pour une politique de tolérance zéro quant à la violence faite aux femmes.
– Offrir une coopération et renforcer les partenariats, les synergies et les alliances avec nos contre-parties masculines et les responsables religieux hommes, avec les autres agences de développement non confessionnelles et les Nations Unies en vue de promouvoir les droits humains, arrêter la guerre, diminuer la misère et protéger la planète terre.
– Rompre le silence sur les violences sexuelles et le trafic d’êtres humains.

Enfin, nous nous invitons nous-mêmes à être le changement que nous voulons voir dans le monde et à servir d’instrument pour la réalisation de la paix et du développement durable pour nos familles, pour nos communautés et pour le monde entier.

Lien Permanent pour cet article : https://www.religionspourlapaix.org/2007/05/18/femmes-de-foi-assemblee-mondiale-de-kyoto/