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Publié le Oct 02, 2006 - 11:38 PM
Education à la Paix

Huitième Assemblée Mondiale de la Conférence Mondiale des Religions pour la Paix
Kyoto, 25-29 août 2006



La première “conférence mondiale des religions pour la paix” s’était réunie à Kyoto en 1970 à l’initiative de protestants américains et de bouddhistes japonais, encore marqués par le souvenir de la seconde Guerre mondiale. Les participants venaient surtout de l’Asie et de l’Occident chrétien. La huitième assemblée mondiale de l’organisation, née de cette rencontre, s’est tenue en août 2006, de nouveau à Kyoto. Elle a permis de mesurer combien le dialogue et la coopération entre les religions en vue de la paix ont progressé entre temps.

Une institution parvenue à maturité,

Plus de cent pays étaient représentés cette fois-ci, dont tous ceux des régions où sévissent des conflits dans lesquels la religion est impliquée : Moyen-Orient, Afrique, Europe balkanique, Sri Lanka... L’élargissement du recrutement a été marquée aussi par l’Assemblée de Femmes et par la Réunion de Jeunes (celle-ci tenue en partie à Hiroshima) qui ont précédé la rencontre.

Il ne s’agissait plus, en second lieu, d’affirmer seulement que contrairement aux idées reçues, les religions sont facteur de paix pour autant que leurs adeptes restent fidèles à leur héritage. De nombreux témoignages ont été donnés de la capacité qu’ont les religions, lorsqu’elles agissent ensemble, d’affronter toutes les formes de violence et de participer partout à la mise en place d’une “sécurité partagée” incluant le respect des droits de l’homme, l’élimination de la misère et la promotion du développement durable.

Les personnes présentes, enfin, n’étaient plus des francs-tireurs, plus ou moins marginalisés dans leurs communautés respectives. Les délégations étaient formées, pour l’essentiel, de responsables de haut niveau de toutes les grandes religions. Elles comprenaient notamment de nombreux évêques, des grands-rabbins, les chefs nationaux de communautés musulmanes importantes et des représentants qualifiés des religions asiatiques. Le Pape Benoît XVI avait envoyé un message d’encouragement chaleureux. Le
prince El Hassan bin Talal de Jordanie était présent en sa qualité de modérateur du comité exécutif de la CMRP. Le crédit dont celle-ci jouit maintenant a été manifesté notamment par la présence du premier ministre du Japon à la séance d’ouverture. Le Secrétaire général des Nations Unies, le président de la Conférence générale de l’UNESCO et de nombreuses autres personnalités avaient envoyé des messages.

La structure de l’Organisation est affectée de facto par la place accrue qu’y tiennent les leaders religieux. Elle se présente désormais surtout comme un réseau de conseils interreligieux formés de responsables ayant un poids suffisant, dans un pays ou un groupe de pays, pour inciter les fidèles des différents cultes à surmonter par la coopération les facteurs de division. Ils sont capables aussi, le cas échéant, de s’impliquer personnellement ensemble pour désamorcer les conflits, pousser les belligérants à la négociation, et aider à résoudre des problèmes sociaux majeurs. Leur action est assez souvent relayée, au niveau du village ou du quartier urbain, par des équipes interreligieuses de femmes particulièrement aptes à lutter contre la violence entre groupes ethniques ou religieux et à coopérer au soulagement des misères qui en résultent. Ce modèle d’organisation s’affirme de plus en plus à côté de celui d’avant dans lequel des militants indépendants des hiérarchies religieuses locales s’associaient pour former des sections de la CMRP mondiale.

Réintégrer la religion dans la vie publique.

A ceux qui s’inquiéteraient de voir remise en cause l’indépendance du pouvoir politique à l’égard de la religion, les porte-parole de la nouvelle formule font observer qu’en voulant limiter son influence à la vie privée de chacun, les sociétés modernes courent un risque majeur d’instabilité. Les divers mécanismes de la mondialisation mettent en rapport des individus et des groupes qui, au contact les uns des autres, prennent plus nettement conscience de leur identité propre dont la religion est une composante essentielle. Empêcher cette identité de s’exprimer, c’est faire le jeu des extrémistes qui la revendiquent avec violence au mépris de celle des autres. Laisser chaque groupe s’isoler dans une sorte de ghetto n’est pas une solution : la paix et la prospérité des Etats d’aujourd’hui — du monde entier d’aujourd’hui — nécessitent que soient pleinement reconnues et l’unité du genre humain et la légitime diversité des cultures, donc des religions.

C’est évidemment ensemble, dans le cadre d’organismes comme la CMRP, que les responsables religieux ont à relever ce défi. A titre individuel, en effet, les chefs des communautés en présence courent le risque de se montrer solidaires de celles-ci au point de s’en faire de simples porte-parole. Inversement, il ne leur est pas demandé de faire abstraction de ce qui les sépare pour se réclamer d’une même religiosité syncrétique. Ils doivent, au contraire, pouvoir chacun se référer explicitement au dynamisme de leur propre religion, tout en cherchant à définir ensemble une ligne de conduite orientée vers le bien de tous, acceptable par les fidèles de toutes les familles spirituelles et par les incroyants eux mêmes.

S’attaquer à des problèmes concrets urgents

Les interventions en séance plénière, les travaux en commission et la déclaration finale qui en rassemble les conclusions ont mis au premier plan l’action concrète à mener pour lutter contre toutes les formes de violence et d’insécurité. Les responsables religieux doivent tout mettre en œuvre pour que la religion ne soit pas prise en otage par des gens poursuivant des objectifs sans rapport avec elle.

Dans les zones d’affrontement, il incombe aux religions d’agir ensemble pour éviter le déclenchement d’un conflit armé. Si la violence se déchaîne, elles doivent non seulement secourir les victimes mais aussi encourager les belligérants à se rencontrer autour de propositions de solutions qu’elles auront aidé à définir. Le simple fait de dialoguer implique déjà une ouverture à l’autre qui permet d’entreprendre cette transformation des conflits.

Dans les pays pauvres, cette action doit être complétée par le combat contre la misère. Les instances locales de la CMRP s’y engagent résolument, en mettant l’accent sur ce qui peut et doit être fait sur place, en particulier la lutte contre la corruption et l’aide aux femmes et aux enfants victimes du SIDA. Là où les structures étatiques font défaut, les religions sont en mesure de servir de relais aux agences d’aide internationales, et elles le font avec une efficacité décuplée si elles mettent leurs moyens en commun.

Ce qui a été demandé aux groupes religieux des pays riches, c’est d’une part d’agir ensemble auprès de leurs gouvernements pour un accroissement du volume de l’aide internationale et pour l’ouverture des marchés aux importations de produits agricoles tropicaux, d’autre part de lutter chez eux contre la violence et l’insécurité dont les populations immigrées sont les principales victimes.

L’Assemblée a renouvelé pour cinq ans ses organes directeurs. Elle a réélu à l’unanimité le Dr. William F. Vendley au poste de Secrétaire général.

En marge de ses travaux, dans une atmosphère cordiale due à l’excellente organisation des responsables japonais, de nombreuses rencontres de nature à faciliter le dialogue ont permis d’intensifier de façon concrète l’action engagée pour la paix, au sens le plus large de ce mot.
 
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