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Publié le Août 01, 2008 - 01:45 AM
Religions et Laïcitéde Ghaleb Bencheikh, Président de la CMRP – France.

Les multiples contraintes et les différentes vexations auxquelles sont soumis les chrétiens d’Algérie et ceux d’Orient désormais très minoritaires dans le monde islamique continuent de susciter de sérieux débats notamment dans la mouvance du dialogue interreligieux en France et de par le monde.
Nous avons eu l’occasion à maintes reprises de nous insurger contre cet état de fait. Rien ne le justifie et aucun être épris de liberté, de justice et de paix ne l’accepte. Et notre désapprobation est totale.

Nous appelons à la vigilance pour condamner toute atteinte à la liberté religieuse et nous œuvrons inlassablement pour que la criminalisation de l’apostasie, dans les pays dits musulmans, prenne fin.
Quelque soit l’argument invoqué pour contrecarrer le prosélytisme agressif, il demeure irrecevable. Il vient se fracasser sur le rocher massif du droit à la liberté de conscience.
En principe, dans une société ouverte évoluée dans un Etat de droit, la lutte contre les mouvements sectaires, ne doit pas se traduire par les avilissements de type judiciaire contre ceux qui librement, choisissent de se convertir à une autre tradition religieuse.
Pour délicats qu’ils se présentent, le rôle et la mission des pouvoirs publics dans ce domaine, doivent demeurer toujours à la circonspection et au respect des libertés fondamentales. Celles-ci ne doivent pas être sacrifiées en vue de préserver on ne sait quelle identité confessionnelle !
Rappelons-le, il n’est pas dans les prérogatives d’un Etat démocratique et moderne de s’immiscer dans les affaires de conscience religieuse des administrés.
En outre, nous croyons fondamentalement que le degré d’avancement éthique d’une nation est apprécié à l’aune du sort des minorités en son sein.

Aussi une certaine interrogation nous taraude-t-elle lorsque nous entendons quelques voix requérir, dans cette douloureuse affaire, le principe dit de réciprocité. Non qu’il faille le récuser d’emblée. Bien au contraire, il doit être de rigueur dans toutes les relations interindividuelles, intercommunautaires et internationales. C’est une question de bon sens et d’équité. Bien que nos références scripturaires ne l’aient jamais brandi comme une conditio sine qua non dans les rapports entre les hommes.
Les préceptes nobles et les commandements moraux que recèlent à profusion, la Thora, l’Evangile et le Coran ont toujours magnifié, à l’instar des écrits des autres traditions religieuses, la gratuité du don, et la grâce qui transcende le mal par le bien en toutes circonstances. Tel est l’enseignement spirituel qui nous fait tendre asymptotiquement vers la félicité dès ici-bas :

« La bonne action et la mauvaise ne sauraient aller de pair. Rends le bien pour le mal et tu verras celui dont une inimitié te séparait de lui se transformer en ami et protecteur chaleureux » enjoint bien le Coran (s 41, v 34).

Nous ne pouvons que déplorer, en l’occurrence, la myopie affligeante des croyants musulmans qui, lisant ce passage, ne l’intègrent pas, ne le méditent pas et ne l’appliquent pas dans leur vie quotidienne.

Alors, pour revenir au sort des croyants sur les deux rives de la méditerranée et sans vouloir ratiociner, nous constatons que nous ne sommes pas, hélas, dans une situation classique de réciprocité stricto sensu. Pour la simple raison que chez nous, en France, nous avons l’heur de vivre dans un Etat laïque.
Certes, la laïcité dont le concept est de nos jours mutant et évolutif, a besoin d’être affinée et fixée sans recourir à des épithètes telles ouverte ou fermée, belliciste ou anticléricale voire d’intelligence ou d’indifférence. Mais, la laïcité, clé de voûte de nos institutions républicaines, demeure la catalyse de l’alchimie du mieux-vivre ensemble. Elle permet que « la loi garantisse le libre exercice de la foi aussi longtemps que la foi ne prétend pas dicter la loi. »
A cet égard, le citoyen est in abstracto au sein de la République, par delà ses appartenances confessionnelles et ses orientations métaphysiques. Ainsi, dans ce cadre, n’est-ce pas à une communauté religieuse, fût-elle la plus nombreuse et la plus enracinée, d’accorder des droits aux membres d’une autre communauté considérée comme « minoritaire ». Il y a lieu tout simplement de respecter la loi. Ce respect s’impose à tous les citoyens.

Ailleurs, la difficulté réelle réside dans la collusion entre le temporel et le spirituel et l’intrication du politique et du religieux dans les Etats à coloration confessionnelle. Et tant qu’on a l’islam comme religion d’Etat, son instrumentalisation et sa domestication vont bon train. L’autorité administrative s’érige comme tutrice et directrice de conscience des citoyens. Alors, à côté de l’appel à la réciprocité, tout à fait recevable, il faut aider les forces vives et les intellectuels dans la société civile sur place, à tout faire pour déconnecter la spiritualité de l’exercice politicien.

A tout le moins, cette situation dramatique aura montré qu’une presse libre s’est affranchie du carcan gouvernemental pour assumer ses responsabilités en toute indépendance et militer en faveur de la liberté de conscience.


 
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