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Publié le Déc 19, 2004 - 06:15 PM
Dialogue interreligieuxExposé de l'Imam Omar Mahassine
Administrateur du GIP-78 et Imam de la salle de prière de Carrières sous Poissy
à Marly le Roi, le 30 Novembre 200

La place de la vierge Marie dans le Coran

Permettez-moi, au début de cette intervention, de souligner trois choses :

1. Saluer cette excellente initiative d’ouverture et de dialogue. Et par la même occasion remercier les organisateurs de cette rencontre, les remercier pour leur disponibilité, pour leur mobilisation et pour leur investissement dans un tel projet.
2. De telles rencontres sont necessaires, voire indispensables :
- pour penser et constuire le vivre ensemble et faire de nos différences une richesse,
- pour dépasser les racourcis simplistes qui engendrent amalgames et confusions,
- pour déraciner les préjugés, les stéréotypes et les images négatives,
- et enfin pour permettre aux esprits retranchées derrière les convictions toutes faites et les résolutions à ne rien entendre de se défaire de ces stéréotypes et de ces peurs.
3. Dans un monde violent et sans finalité, où il est de plus en plus difficile d’être. Les hommes te les femmes qui portent une foi, qui vivent une spiritualité et toute personne de bonne volonté doivent s’engager ensemble pour promouvoir la paix et agir ensemble pour plus de justice et de dignité.

Introduction :

Marie est une femme qui jouit d’un statut particulier dans le Coran. Marie est évoquée 34 fois dans les textes, c’est la seule femme nommée dans le Coran. La sourate « 19 » porte son nom et lui est entièrement consacrée. Elle est respectée dans l’Islam pour ses vertus, son humilité et sa piété qui en font un modèle de foi et de vertu. Elle est la femme pieuse et humble par excellence.




Notre lecture reste intimement lié à notre histoire, à notre éducation et à notre foi. La place de Marie dans le Coran mérite que l’on s’arrête un peu sur le Coran. Livre sacré pour les musulmans parole de Dieu, reçue par l’envoyé de Dieu Mohammed (psl) par l’intermédiaire de l’ange gabriel. Le prohète, en sa qualité de messager, la transmettait à son tour aux hommes telle quelle a été reçue et en était l’illustration parfaite par son comportement et sa manière d’être.

Parler de Marie dans le Coran pour le musulman c’est parler d’un exemple à suivre pour tous les hommes et les femmes soucieux de leur foi et qui souhaitent atteindre la vertu et la sagesse ; tous les hommes et les femmes qui aspirent au degré de complétude morale et d’accomplissement spirituel.

La mère de Marie s’appelait Anne (Hanna en arabe). Son père, descendant de Salomon, se nommait ‘Imarân fils de Yashihim qui n’a rien à voir avec ‘Imrân, père de Moïse, de la même manière qu’il ne faut pas confondre Marie, mère de Jesus avec Marie, la sœur de Moïse et d’Aaron.

Hamza Boubakeur écrit : certains non musulmans ont longtemps cru qu’il y avait dans le Coran une confusion entre le premier et le second ‘Imrân et par conséquent (…) entre Marie [sœur de Moïse] et la Vierge. Pourtant nulle part dans le Texte sacré et ses commentaires on ne trouve trace de cette prétendue confusion… Ibn Khaldûn, qui s’étend longuement sur la généalogie de la Vierge, dit : « Il est dit dans la révélation coranique : « Marie fille d’Imrân ». Mais qu’on sache que le mot ‘Imrân a comme sens en hébreu yû’aquim (joachim) (le Coran, traduction et commentaire, tome 1).

Imrân et Anne, qui vivaient à Nazareth , n’avaient pas d’enfants. Ils étaient déjà très âgés quand Anne implora Dieu de Lui donner un enfant et fit le vœu de le vouer au culte de Dieu : « La femme d’Imrân dit : « Mon Seigneur ! Je Te consacre ce qui est dans mon sein ; accepte-le de ma part. Tu es, en vérité celui et qui sait »(Sourate 3, verset 35).

Une fille naquit et fut nommée Marie. Anne en fue déçue quelque peu. Elle souhaitait un garçon parce que selon la loi hébraïque, une femme n’avait pas le droit de mettre sa personne au service du temple. On n’avait ,dit tabari, consacrée aucune fille pour y rester toujours, parce que la femme est sujette aux menstrues, et qu’une femme qui se trouve dans cet état ne peut pas rester au temple, ni toucher un livre, ni réciter les prières, tout comme un homme souillé par une impureté.

Dans le Coran Dieu dit :
« Après avoir mis sa fille au monde, elle dit : « Mon Seigneur ! J’ai mis au monde une fille. » _ Dieu savait ce qu’elle avait enfanté : « un garçon n’est pas semblable à une fille dit-elle, Je l’appelle Marie, je la mets sous ta protection, elle et sa descendance, contre satan le réprouvé »

Cette exclamation de la mère de Marie expliquait sa tristesse car elle ne pouvait pas réaliser son vœu , celui de consacrer son enfant au culte de Dieu dans l’enceinte du temple . Mais Dieu accepta d’elle cette fille , pour enlever cette différence qui fut instaurer par l’homme et non par Dieu.
Cette égalité est rétabie par Dieu…..

‘Imrân mourut avant la naissance de sa fille Marie. Zacharie fut désigné en qualité de tuteur. Cette désignation fut acquise après avoir recouru à un tirage au sort qui consistait à jeter des flèches dans une rivière : le gagnant était celui dont la flèche demeurait à la surface de l’eau. « tu n’était pas eux lorsqu’ils jetaient leurs roseaux pour savoir qui d’entre eux se chargerait de Marie » (Sourate 3, verset 44).

Dieu a envoyé l’ange Gabriel : «Il dit : " je ne suis que l’envoyé de ton Seigneur pour te donner un garçon pur." Elle dit : " Comment aurait-je un garçon ? Aucun homme ne m’a jamais touchée et je ne suis pas une prostituée." Il dit : " C’est ainsi ! Ton Seigneur a dit : Cela M’est facile. Nous ferons de lui un signe pour les gens ; une miséricorde de Notre part. C’est une affaire déjà décidée " »

Tabari, célébre exégète du Coran, nous dit : les détracteurs prétendent que l’ange Gabriel n’est pas intervenu dans cet événement, mais c’est Joseph le charpentier qui a eu commerce avec Marie, et que Jesus est un enfant illégitime. Dieu a purifié Marie de tout soupçons, l’a louée et a rendu témoignage de son innocence. Il est dit dans le Coran : « Et Marie, fille de ‘Imrân, qui garda sa virginité. Nous lui avons insufflé de notre Esprit ; elle déclara véridique les paroles de son Seigneur ainsi que ses Livres : Elle fut des nombres des dévoués. » (Sourate 66, Verset 12).

Lorsque Marie sentit les douleurs de l’accouchement elle dit : « malheur à moi ! que je fusse déjà morte avant cet instant ! et que je fusse totalment oubliée » (Sourate 19, verset 23). Mais Dieu la réconforte et lui offre des dattes du palmier qui était au-dessus d’elle, et fait jaillir une source. Cette attention particulière venant de Dieu pour cette femme élue parmi les femmes est un enseignement pour nous.

Jésus dans ses bras, marie est retourné auprés des siens et les gens criait au scandale : « Elle se rendit auprès des siens, en portant l’enfant. Ils dirent : Ô Marie ! tu as fait quelques choses de monstrueux ! Ô sœur d’Aaron, ton père n’était pas un homme pervers, ni ta mère une femme de mauvaises mœurs »(Sourate 19, Versets 27 ; 28).

En l’appelant sœur d’Aaron, on donne à marie l’épithète de sa tribu, parce qu’elle était de la tribu d’Aaron. Cette parenthèse est nécessaire car beaucoup de gens s’imaginent que le Coran fait une confusion entre Marie, mère de Jesus et Marie, sœur de Moïse et d’Aaron. Il est vrai que cette appelation d’une personne par le nom de sa tribu n’est pas habituelle en occident.


Dieu nous donne une parabole par l’exemple de Marie d’abord en tant que femme un être à part entière qui a son droit à la spiritualité, ensuite en tant que mère qui donne naissance à un homme de Dieu par excellence qui sera tout au long de son éxistence contre la violence et l’injustice fidèle à tous les autres messages…

Ô Marie Dieu t’a élue, Il t’a rendue pure, et t’a élue au-dessus de toutes les femmes de l’univers » (Sourate 3, verset 42).

Marie est un exemple et son histoire vient encore une fois par le récit qui est décrit dans le Coran témoigner de l’égalité homme femme dans la dévotion à Dieu et que la femme au même titre que l’homme est en droit d’aspirer à l’excellence, de développer un lien fort avec son Créateur et témoigner d’une intense spiritualité .

Marie a été spécialement choisie par Dieu, rendue pure, un modèle de foi en Dieu, de recours instinctif à Dieu, d’abandon à Sa volonté, de dévotion, de modestie , de piété et de recueillement, de silence respectueux, de prière et de jeûne.

Il y a plusieurs hadiths qui honore et réhabilite Marie et précise la mission de Jésus, notamment :
« la reine de toutes les femmes au Paradis » (Musnad, ibn Hanabl)
« Parmi les femmes, ceux qui sont meilleures moralement et spirituellement, il y a Marie … » (Tabari)

Conclusion :

Marie trait d’union entre les fidèles, et point de départ pour un dialogue fructueux. Un modèle dans son attention à Dieu, son obéissance à Sa parole, son aptitude au silence, à l’écoute et à la réflextion.
Dans l’Arabie pré-islamique, deux événements majeurs, en relation avec les chrétiens marquent le destin du Prophète : le premier, lors d’un voyage avec son oncle Abu Talib en Syrie à l’âge de 7 ans Mohammed est reconnu, à certains signes, par le moine chrétien nestorien Bahira. Le second a lieu lors de la première révélation du Coran au Mont Hira qui troubla le Prophète et c’est un chrétien dénommé Warraka, parent de sa femme Khadija, qui lui confirmera sa mission prophétique .
On peut aussi ajouter qu’au cours de la période mecquoise où les musulmans étaient oppressés le Prophète Mohammed recommande à ses compagnons d’émigrer vers l’Abyssinie chrétienne avec qui il entretenait une relation cordiale et amicale.
En effet, le Négus, roi d’Abyssinie, avait entendu parler du Prophète et lu les premiers récits coraniques parlant de Jésus et Marie. Ayant été touché par le respect avec lequel le Coran parlait de Jésus et de sa mère, il accorda sa protection aux premiers émigrés de l’Islam malgré la réprobation répétée des mecquois avec lesquels pourtant il entretenait un fructueux commerce. A sa mort, le Prophète Mohammed réunit ses compagnons et il fit avec eux une prière dans la mosquée de Médine pour le repos de son âme.
Un autre événement qui donne à réfléchir sur les relations qui existaient entre les deux communautés. Lorsque la délégation du Najrân (région se situant actuellement au Yémen) arriva à Médine avec soixante personnes et à sa tête un évêque pour voir le Prophète et passer avec lui un pacte d’alliance. Voulant prier il demandèrent un lieu pour célébrer l’office. Le Prophète leur suggéra que le meilleur lieu pour prier était sa mosquée : la maison dédiée à l’adoration de Dieu. Et pour la première fois la messe sera célébrée dans l’un des lieux les plus saint de l’Islam
On le voit, la reconnaissance et le respect de Jésus et de sa communauté existent dès le début de la mission du Prophète. Ainsi les rapports entre l’Islam et la chrétienté se trouvent dès le départ invités au dialogue et au respect mutuel. Comme les textes le prouvent, il existait un rapport fécond, d’une grande richesse d’échanges tant du point de vue intellectuel que spirituel.



 
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